C’est la rentrée !

Cartable, inscriptions, choix,…Septembre reste le mois des décisions, engagements et éventuels changements. Peut-être pouvons-nous prendre le temps avant de nous précipiter dans le rush de la rentrée. Il n’est pas nécessaire que chaque année soit le « copier – coller » de la précédente. Une activité, un engagement a pu être bon et fructueux un temps, sans être automatiquement indispensable cette année. À l’inverse, il y a des lieux qui demandent un peu de persévérance pour porter du fruit, des activités que l’on sait bonnes pour nous mais dont la reprise nécessite un peu de courage. 

Que le Seigneur nous aide donc à discerner, à nous poser, avant de remplir nos agendas. Dans la bible, le prophète Isaie invite à ne pas construire «  maison à maison » afin de laisser une place au nouveau venu, à ne pas joindre « champ à champ » (Is 5,8) pour laisser la place à un chemin. Peut-être serait-il aussi judicieux que nos agendas ne soient pas une suite ininterrompue d’activités – aussi belles et utiles soient-elles – mais qu’ils laissent un peu de place à l’inattendu, au voisin qui souhaite échanger, à une invitation de dernière minute… La réponse habituelle « j’ai pas l’temps » signifie parfois « je n’ai pas gardé de temps disponible, de temps gratuit ouvert aux imprévus ». Pensons-y au moment de choisir nos activités et emplois du temps, dans la mesure où il nous reste une petite marge de choix…

Ce discours est un peu risqué pour un curé qui recherche sans cesse, et surtout en début d’année scolaire, des bénévoles (petites mains, accueil des enfants le mercredi, bricolage,…). Mais le pasteur cherche davantage le bien de chacun que le bon fonctionnement d’une machine paroissiale. Et surtout, il n’oublie pas que le Christ nous enseigne à aimer son prochain comme soi-même, cela signifie entre autres que notre premier lieu d’engagement reste nos prochains, c’est-à-dire notre famille et nos proches. Je serai donc très heureux si de nouveaux bénévoles se présentent pour soutenir les différentes activités de la paroisse – ceux-ci pourraient permettre à d’autres d’être moins chargés – mais je préfère mille fois que chacun trouve une vie équilibrée, avec de la place pour la famille, les amis ou la vie de quartier. C’est aussi, et peut-être surtout, de cette façon que nous pourrons annoncer la bonne nouvelle du Christ ressuscité autour de nous.

Bonne et sainte rentrée à tous,

P. Arnaud

Vive les vacances

Très sincèrement, je vous souhaite à tous de bonnes et saintes vacances. Tous n’en bénéficieront pas tout de suite ni de la même façon mais le mois de juillet amène tout de même un changement de rythme qui peut être très profitable.

Vous savez ma réticence, voire mon inquiétude, face à la frénésie parisienne, à ce rythme soutenu de l’homme moderne qui veut être partout, avoir tout vu, tout entendu… Les mois de juillet et août peuvent marquer une pause dans ce tourbillon : beaucoup d’activités s’arrêtent, les occasions de sorties et de dispersion sont moins nombreuses et nous pouvons prendre un peu plus de temps, profiter de cette vacance de charges, de choses à faire, pour enfin nous poser, pour idéalement revenir à l’essentiel.

La lecture, avec les conseils éclairés et précieux de Geneviève Boisard, constitue une parfaite activité de repos. Roman, étude historique, réflexion philosophique ou bon vieux policier, le livre nous sort de notre quotidien, en nous concentrant sur autre chose, il offre à notre cerveau une pause par rapport aux tracas quotidiens, aux multiples questions à régler. Et nous en avons bien besoin, ne serait-ce que pour prendre un peu de recul sur ces soucis et mieux y répondre ensuite. En plus du détachement du quotidien, la lecture nous fait prendre de la hauteur, elle nous emmène sur d’autres sentiers, d’autres façons de voir les choses, de les appréhender. Si je profite de l’été pour découvrir d’autres auteurs, pour lire enfin tel ou tel livre que l’on m’a prêté, je serai là aussi déplacé, peut-être bousculé par un autre style, un autre point de vue sur telle ou telle situation et cela contribue grandement à la réflexion, voire même à une certaine sagesse. Le livre, tout en nous charmant et en nous soulageant du quotidien, nous invite au voyage vers d’autres horizons, d’autres modes de pensées, une occasion de grandir en intelligence (comme l’adolescent qui prend dix centimètres pendant l’été).

Indirectement, loin de la paroisse et de mes engagements de l’année, par la lecture ou d’autres rencontres, j’aurai ainsi l’occasion de réfléchir à mon fonctionnement, à ma façon de voir et à la place que je laisse aux autres. De même qu’un auteur m’emmènera découvrir un autre point de vue, je pourrai – loin de la confrontation – repenser à cet autre paroissien avec lequel je ne suis pas d’accord, à cette façon de faire qui me dérange, et peut-être ouvrir une porte sur du neuf, sur une nouvelle façon de cohabiter.

Que le Seigneur nous donne à tous de bonnes vacances, une véritable pause dans notre frénésie parisienne, pour prendre de la hauteur et revenir, après un beau voyage, motivés et accueillants, pour faire grandir l’unité et la saine diversité de notre paroisse.

Bonnes et saintes vacances,

P. Arnaud

Le temps de l’Eglise

Le père Hubert aime renommer “temps de l’Église” ce que le missel appelle “temps ordinaire”, cette période liturgique hors carême, temps pascal,… Et en effet, après la Pentecôte, c’est bien le temps de l’Église qui arrive, le temps où souffle l’Esprit, où les apôtres partent annoncer l’Évangile, où se forment les premières communautés. Rien de très ordinaire. Nous sommes donc dans ce temps, poussés par l’Esprit pour vivre l’Église. Après un mois de mai propice aux idées, suggestions, propositions, le mois de juin demande de préparer l’année prochaine, de programmer ce que l’on veut faire.

À quoi vais-je donc m’engager l’année prochaine ? Quelle sera ma place au sein de l’Église dans ma paroisse ou mon diocèse ? Que faire pour que cette prochaine année ne soit pas ordinaire, au sens banal, commun, mais bien un temps d’Église ? Ou pour le dire avec les mots de la petite Thérèse, comment rendre extraordinaire chaque chose, chaque jour ordinaire ? Voici quelques questions que l’on peut se poser en ce mois de juin pour préparer une belle année ecclésiale.

Les réponses spontanées ne sont pas forcément les meilleures : tous les “je ne suis pas capable”, “je ne sais pas faire”, “je n’ai pas le temps”,… ces réponses ordinaires ne sont pas des réponses d’Église : “il y a de nombreuses demeures dans la maison de mon Père” et le chrétien sait qu’il a reçu des talents à faire fructifier, une lampe à sortir de sous le boisseau. Vivre l’Église, être un chrétien engagé ne se limite pas au catéchisme le mercredi après-midi ni à l’animation des chants le dimanche matin. Peut-être ne suis-je pas compétent pour telle ou telle activité dans la paroisse mais le but n’est pas tant de remplir une case que d’apporter ma pierre personnelle, déployer mon talent au sein de la communauté. Il y a donc mille et une choses à faire, à proposer, surtout ce qui ne se fait pas encore.

Ainsi, plutôt que de se barrer la route en étant terrorisé à l’idée d’animer un chant devant toute une assemblée, demandons-nous ce que nous aimons et savons faire, à quels moments de la semaine nous aurions un peu plus de temps, quels sont nos désirs profonds, nos attentes,

…  Partons de ce que nous sommes pour participer à la vie de la paroisse et y apporter notre pierre. C’est ce qui fera la richesse de notre communauté : non pas une énième paroisse lambda qui ressemble à tant d’autres paroisses parisiennes mais la paroisse Sainte-Rosalie avec les originalités, savoirs faire et talents de ses habitants. Non pas une paroisse ordinaire mais une paroisse d’Église, si riche dans sa diversité.

Préparons donc l’année 2023-24 comme une nouvelle année d’Église, pas du tout ordinaire, nouvelle des nouveautés que nous apporterons les uns et les autres. Laissons souffler l’Esprit dans nos imaginations, je vous promets qu’Il fera des merveilles.

P. Arnaud

Joli mois de mai

Après le labourage du carême et l’éclosion de la Résurrection, vient le moment de savourer les fruits de ce qui a été semé et de profiter des joies du printemps avec son temps plus paisible.

Si le rythme rural naturel connaît un été très actif avec les semailles, la taille, les moissons puis un hiver plus calme et plus posé, nos réalités urbaines sont souvent inversées : l’été devient le temps des vacances, le soleil annonce la détente tandis que l’hiver, avec son temps gris et froid, évoque la période laborieuse où le moral a parfois la couleur du ciel… Est-ce qu’un travail estival au grand air nous aiderait à en retrouver le goût ? C’est une autre question.

Toujours est-il que l’hiver est fini et que s’installe le printemps avec son « joli mois de mai ». Saison bien agréable, propice aux terrasses, au far niente, aux grandes discussions pleines d’Espérance. Sans trop l’idéaliser, le printemps reste néanmoins favorable au délassement, aux rêves et, à travers eux, aux projets. La rêverie peut être parfois oisive, elle nous offre aussi, surtout, l’occasion indispensable de nous projeter, d’imaginer et d’oser envisager du neuf pour la suite.

Ce peut être aussi le cas pour notre paroisse. Le mois de mai est le moment habituel pour envisager l’année suivante, établir un calendrier, mais aussi rêver à quelques projets. Que souhaitons-nous pour notre paroisse, quelles sont les activités, les sorties, les innovations dont nous rêvons ? S’il ne suffit pas de rêver ni de demander pour qu’apparaisse, comme par magie, telle ou telle réalité, rien n’évoluera si on ne rêve pas. C’est dans nos rêves, dans nos discussions que nous puiserons l’énergie pour mettre en œuvre de nouvelles idées. Profitons donc de ces temps de détente, pourquoi pas autour d’un repas ou d’un verre dans la cour du presbytère, pour oser rêver notre paroisse, pour se lancer des défis et motiver nos talents.

La Vierge Marie, traditionnellement honorée au mois de mai, aime à garder les événements dans son cœur, à les méditer pour partir ensuite servir avec empressement. Qu’Elle nous aide à profiter de ce temps pour relire cette année et imaginer ce qui pourrait se faire à Sainte Rosalie l’année prochaine. Vos idées, et votre motivation, sont les bienvenues.

P. Arnaud

Passage de la Passion et la mort de Jésus-Christ à sa Résurrection

Ce mois d’avril est le mois le plus important de notre vie en Église. Il engage le cœur donc notre foi. Entrons pleinement dans le magnifique mouvement liturgique qui nous est proposé.

Le 1er avril débute la Semaine Sainte avec, dès le samedi soir la célébration des Rameaux. Jeudi prochain, nous célébrerons le dernier repas du Seigneur à la veille de sa mort où, serviteur souffrant, il donne sa vie par Amour pour nous.

Le Vendredi Saint, nous nous souviendrons de la mort de Notre Seigneur. L’Église sera dépouillée de ses fleurs et de ses ornements habituels. En communion avec tous ceux et celles qui subissent le poids de la croix, nous traverserons ces ténèbres.

Samedi soir prochain, à la nuit tombée, jaillira un grand feu qui nous dira que la Lumière du Ressuscité est plus forte que les ténèbres. Le cierge pascal symbolisera la Résurrection du Christ.

Nous nous mettrons à l’écoute de la Parole de Dieu, dernière catéchèse pour les catéchumènes et pour nous-mêmes. Nous renouvellerons les promesses de notre baptême et communierons au repas du Seigneur mort et ressuscité pour nous et pour tous les hommes. Et à partir de ce jour, ce sera la joie de Pâques qui sollicite notre foi, comme elle a provoqué, avec des difficultés de croire, la foi des premiers témoins de la Résurrection.

Le 3e dimanche de Pâques, nous ferons nôtre le cheminement des disciples d’Emmaüs. Pour eux, au départ de Jérusalem, c’était fini. Leur Espérance était morte avec Celui en qui ils avaient mis leur confiance. En chemin, ils ressentent quelque chose de profondément neuf : « Notre cœur n’était-il pas tout brûlant tandis qu’il nous expliquait les Écritures ? ». Et Jésus se fait reconnaître à la fraction du pain comme Vivant.

Que ce mois d’avril, préparé par notre Carême, nous mette encore plus à l’écoute de la Parole de Dieu qui est la source de notre bonheur de croire et de notre Espérance.

L’Esprit-Saint renouvellera notre foi à la Pentecôte. Un des fruits de l’Esprit est la joie. En union avec Laetitia et Marie, catéchumènes, qui recevront ce jour-là le sacrement de la confirmation, communiquons la joie de l’Évangile à nos contemporains qui en ont tant besoin.

Père Hubert CAUCHOIS