Le temps de l’Eglise

Le père Hubert aime renommer “temps de l’Église” ce que le missel appelle “temps ordinaire”, cette période liturgique hors carême, temps pascal,… Et en effet, après la Pentecôte, c’est bien le temps de l’Église qui arrive, le temps où souffle l’Esprit, où les apôtres partent annoncer l’Évangile, où se forment les premières communautés. Rien de très ordinaire. Nous sommes donc dans ce temps, poussés par l’Esprit pour vivre l’Église. Après un mois de mai propice aux idées, suggestions, propositions, le mois de juin demande de préparer l’année prochaine, de programmer ce que l’on veut faire.

À quoi vais-je donc m’engager l’année prochaine ? Quelle sera ma place au sein de l’Église dans ma paroisse ou mon diocèse ? Que faire pour que cette prochaine année ne soit pas ordinaire, au sens banal, commun, mais bien un temps d’Église ? Ou pour le dire avec les mots de la petite Thérèse, comment rendre extraordinaire chaque chose, chaque jour ordinaire ? Voici quelques questions que l’on peut se poser en ce mois de juin pour préparer une belle année ecclésiale.

Les réponses spontanées ne sont pas forcément les meilleures : tous les “je ne suis pas capable”, “je ne sais pas faire”, “je n’ai pas le temps”,… ces réponses ordinaires ne sont pas des réponses d’Église : “il y a de nombreuses demeures dans la maison de mon Père” et le chrétien sait qu’il a reçu des talents à faire fructifier, une lampe à sortir de sous le boisseau. Vivre l’Église, être un chrétien engagé ne se limite pas au catéchisme le mercredi après-midi ni à l’animation des chants le dimanche matin. Peut-être ne suis-je pas compétent pour telle ou telle activité dans la paroisse mais le but n’est pas tant de remplir une case que d’apporter ma pierre personnelle, déployer mon talent au sein de la communauté. Il y a donc mille et une choses à faire, à proposer, surtout ce qui ne se fait pas encore.

Ainsi, plutôt que de se barrer la route en étant terrorisé à l’idée d’animer un chant devant toute une assemblée, demandons-nous ce que nous aimons et savons faire, à quels moments de la semaine nous aurions un peu plus de temps, quels sont nos désirs profonds, nos attentes,

…  Partons de ce que nous sommes pour participer à la vie de la paroisse et y apporter notre pierre. C’est ce qui fera la richesse de notre communauté : non pas une énième paroisse lambda qui ressemble à tant d’autres paroisses parisiennes mais la paroisse Sainte-Rosalie avec les originalités, savoirs faire et talents de ses habitants. Non pas une paroisse ordinaire mais une paroisse d’Église, si riche dans sa diversité.

Préparons donc l’année 2023-24 comme une nouvelle année d’Église, pas du tout ordinaire, nouvelle des nouveautés que nous apporterons les uns et les autres. Laissons souffler l’Esprit dans nos imaginations, je vous promets qu’Il fera des merveilles.

P. Arnaud