Marie, une mère que l’on n’écoute peut-être pas assez ?

Mai, le mois de Marie, le mois de cette femme que l’on honore comme la Mère de Dieu, que l’on aime comme notre mère du ciel et que l’on refuse souvent d’écouter comme nous le faisons parfois avec notre mère terrestre.

Le pèlerinage à Lourdes fut avant tout un temps de grâces et de joies profondes pour ceux qui y ont participé : se recueillir devant la grotte, se mettre dans les pas de sainte Bernadette apporte toujours une paix unique, un petit avant-goût du Ciel. Quelle joie ! Quelle paix ! Merci Seigneur. Cet heureux temps paroissial (temps de rencontres bénies, de belles occasions de mieux se connaître) fut aussi un temps pour moi de réentendre le message de la Vierge, l’Immaculée Conception. Une conférence et quelques lectures m’ont permis d’entendre avec une belle nouveauté le message adressé à Bernadette, et de me demander si, finalement, je n’étais pas encore comme un grand ado qui aime bien sa mère mais qui ne l’écoute jamais. « Priez, priez pour la conversion des pécheurs », « faites pénitence », « lavez-vous »,…. À Lourdes, comme à la Salette, à Pontmain, à la Rue du Bac – tant de lieux de grâce en France, si proches ! – Marie nous invite à nous tourner vers son fils, à accueillir son amour, et donc à nous convertir. Elle nous supplie de quitter la boue de nos mesquineries, de nos petitesses, pour boire à la source, pour accueillir et vivre de cet amour de Dieu qui nous est donné. Son message est clair (comme de l’eau de source !), connu mais… je passe à côté, j’esquive. Comme un adolescent ingrat, je sais que ma mère est là, j’entends ses conseils, je les connais même par cœur mais je ne les applique pas. Et pourtant on sait bien qu’une mère a toujours raison. Marie nous connaît par cœur, elle ne nous veut que du bien mais elle doit s’attrister souvent de nos entêtements.

Ô Marie, que ce mois de mai soit l’occasion pour moi d’écouter un peu mieux vos injonctions (« faites tout ce qu’Il vous dira » Jn 2,5) et de les mettre en œuvre. Que ce printemps où la nature renaît soit une opportunité pour moi, et pour toute la paroisse, de quitter les froideurs, les enfermements, et d’accueillir la vie, de prendre au sérieux cet amour de Dieu. Que je réponde enfin à vos sollicitations maternelles, en priant, en me convertissant. Ô Marie, apprenez-nous à vous écouter, à vous faire

P. Arnaud